Belfort: Une station de carburant 100% renouvelable chez des agriculteurs grâce à leur fumier
- Gius
- 13 mars 2018
- 2 min de lecture
ENERGIE - Déjà équipés d’un méthaniseur pour transformer leur lisier ou leur fumier en gaz vert, deux agriculteurs francs-comtois ont désormais une station distribuant un carburant 100 % renouvelable au sud de Belfort…
Les frères Peterschmitt ne sont pas des agriculteurs comme les autres. Éleveurs bovins et porcins (et producteurs céréaliers) dans le Territoire de Belfort, ils se sont aussi lancés dans la production de biogaz dès 2015. En transformant leurs déchets agricoles - fumier, lisier et intercultures - avec un méthaniseur installé à côté de leur ferme à la commune franc-comtoise. « Un peu à l’instar du système allemand où des cultures sont transformées en énergie, on s’est demandé si on ne pouvait pas faire du méthane avec nos déchets », rembobine le second nommé.
Un méthaniseur puis une station de compression
Mais ensuite, les deux frères ont vite cherché à aller plus loin. Après avoir embauché deux personnes de plus, ils ont cherché à utiliser ce biogaz pour faire circuler leurs véhicules. En le transformant de nouveau, mais cette fois en carburant renouvelable (bioGNV dans le jargon), déclinaison verte du gaz naturel pour véhicules (GNV).
Après un prototype, Christian et David Peterschmitt disposent depuis fin 2017 de leur propre station de compression, à domicile. « Après la fabrication de la ressource renouvelable en biogaz dans le méthaniseur - par des bactéries -, le méthane doit ensuite être épuré, séparé du CO2 pour devenir du bioGNV », explique Florian Lafon...
Une voiture hybride alimentée, avant un tracteur
En plus de leur voiture (hybride) déjà utilisée, les deux agriculteurs ont testé un tracteur roulant à 100 % au gaz, qui arrivera enfin sur le marché en 2019 - alors que les constructeurs de poids lourds s’intéressent également à ce carburant. D’une durée de 2h30 jusqu’ici, le plein ne leur prendra d’ailleurs plus que quelques minutes cette semaine.
Mais leur installation vise plus à développer le bioGNV qu’à gagner de l’argent alors que les véhicules adaptés sont peu nombreux. « Pour nous, c’est une question de cercle vertueux, justifie David Peterschmitt. Et c’est un moyen d’être plus crédibles pour convaincre si besoin. » En attendant, les deux frères ne fournissent pas les véhicules des particuliers - à défaut d’être dans le réseau.

Comentarios