Comment bénéficier de pièces de réemploi moins chères chez Renault
- Gius
- 21 mars 2018
- 4 min de lecture
Rares sont les consommateurs à savoir qu'ils peuvent demander à bénéficier de pièces de réemploi, moins chères mais tout aussi sûres. Les agents Renault s'organisent pour les proposer systématiquement à leurs clients.
Ceux qui les collectent et les trient le savent bien : nos poubelles contiennent de l'or. C'est vrai aussi pour nos véhicules en fin de vie, une vérité qui n'a pas échappé au Groupe Renault (Renault est actionnaire de Challenges) qui détient depuis 2008 la Société Industrie nationale de récupération automobile (INDRA), à parts égales avec la SITA, une filiale de Suez-Environnement. Objectif, perfectionner les procédés mécaniques qui permettent de trier et de valoriser les différents matériaux qui composent une automobile. Les pièces qui ne peuvent être réutilisées telles quelles, pour remettre en état un autre véhicule sont triées et recyclées.
Les automobilistes se soucient comme de leur première chemise du devenir de leur guimbarde hors d'usage, et il continuerait d'ignorer l'activité des démolisseurs si le législateur n'avait souhaité promouvoir et faciliter le recours aux pièces d'occasion dans le cadre de la loi de transition énergétique.
Entré en vigueur le 1er janvier 2017, le décret du 30 mai 2016 a modifié comme suit l'article L. 121-117 du Code de la Consommation : "Tout professionnel qui commercialise des prestations d'entretien ou de réparation de véhicules automobile permet au consommateur d'opter pour l'utilisation, pour certaines catégories de pièces de rechange, de pièces issues de l'économie circulaire à la place de pièces neuves." Malheureusement, il manque toujours un texte pour préciser les modalités pratiques d'application de cette loi.
Les pièces d'occasion entrent au catalogue Renault
Plus d'un an après son entrée en vigueur, les carrossiers et les mécaniciens ignorent toujours s'ils doivent fournir systématiquement deux devis, l'un en pièces neuves, l'autre d'occasion. Lire à ce propos notre Dossier intitulé : "Pièces d'occasion : pourquoi votre garagiste ne vous les propose pas systématiquement".
En France, on compte près de 1.700 centres de destruction de véhicules agréés par les Préfectures, appelés centres VHU (pour véhicules hors d'usage). Près de 400 d'entre eux sont gérés par INDRA Automotive Recycling qui officialise le 20 mars 2018 son partenariat engagé quatre mois plus tôt avec le Groupement des Agents Renault (GAR).
L'accord va dans les deux sens. D'une part, les agents de INDRA Automotive Recycling aideront les agents Renault à évacuer les épaves des véhicules en fin de vie, notamment ceux repris dans le cadre de la prime à la conversion qui vise à retirer de la circulation les vieux Diesel d'avant 2001, émettant plus de 130 g/km de CO2. En sens retour, INDRA Automotive Recycling fournit à Renault — comme à n'importe quel réparateur — des pièces de réemploi dûment étiquetées, portant chacune un code-barres attestant de sa provenance (marque, modèle, version, année, couleur du véhicule donneur). Trois gammes de prix sont proposées, en fonction de l'état d'usure : Premium, Medium et Eco.
La recherche d'une pièce d'occasion aussi rapide que la neuve
Créé en 2014 en partenariat avec Sidexa, le service PRECIS de commercialisation en ligne des pièces de réemploi collectées par INDRA Automotive Recycling a été intégré à l'outil SAO (Solution Alternative Occasion) qui permet aux réparateurs Renault de commander aisément une pièce d'occasion. Il leur suffit de rentrer une référence pour voir apparaître sur leur écran la disponibilité de la pièce d'occasion, et de comparer son tarif avec celui en neuf.
Pas besoin de lancer un autre logiciel ou de quitter l'intranet Renault : les deux sources d'approvisionnement se confondent sur le même écran pour une plus grande facilité d'usage. Ainsi s'envole l'une des craintes exprimées par le Conseil national des Professions de l'Automobile (CNPA), qui voit dans le double devis une tâche très chronophage, particulièrement lorsque le réparateur doit consulter le stock de plusieurs centres de VHU et attendre leur réponse.
Dans la pièce d'occasion, le premier venu est le premier servi
Une difficulté supplémentaire naît du fait que la plupart des pièces d'occasion ne demeurent pas longtemps en stock, alors que le devis est un document qui reste valable trois mois. Il suffit que le client tarde à approuver le devis pour que le piège se referme sur le garagiste, condamné à reprendre tout ou partie de ses recherches de pièces.
Parce que son temps de recherche est considérablement réduit, le réparateur Renault s'expose moins au risque de voir les pièces lui passer sous le nez. L'outil SAO enrichi du système PRECIS lui permet de produire rapidement un double devis, avec des prix garantis et une origine des pièces connue.
Même la logistique a été travaillée : dans le cadre du partenariat, les pièces de réemploi parviennent aux réparateurs par le canal habituel, parmi les pièces neuves. L'agent passe commande, le centre agréé VHU livre la pièce au concessionnaire Renault, qui à son tour livre son agent.
En 2015, la pièce d'occasion ne représentait que 2 % du marché de la pièce de rechange en France (source : CNPA), alors même qu'un arrêté autorise le recours à la pièce de réemploi depuis le 29 avril 2009. Le problème est que près de la moitié des véhicules en fin de vie sont traités par des démolisseurs qui, s'ils ne sont pas agréés, n'en jouissent pas moins d'une parfaite intégration au paysage économique et légal. "Il existe des milliers de ces casses "libres"et certaines affichent un chiffre d'affaires supérieur à celui des centres agréés VHU", rappelle Clémence Artur, Responsable du pôle Affaires publiques et relations extérieures du CNPA. Cet organe représentatif de vingt-trois professions de l'automobile voudrait inciter ces démolisseurs à se professionnaliser et à référencer chaque pièce démontée. Enregistrer le numéro de série et le type constructeur des véhicules donneurs de pièces, ainsi que la référence de la teinte constitue la meilleure garantie contre les erreurs de commande et de fourniture.

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